Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE |
LE FORT ou CASTEL VIELH Par Jean Paul Cazes (historien archéologue) |
Ce dossier est extrait de la publication-plaquette éditée par la MJC des Casses suite à la conférence du 25 mars 2000
(extrait de « HABITAT ET OCCUPATION DU SOL EN LAURAGAIS AUDOIS AU MOYEN AGE »)
Thèse de Doctorat nouveau régime (4tomes – 1018 pages) – 1998
Université de Toulouse II – Le Mirail.
Merci à Jean Paul CAZES
Il y a quelques années nous avons fait connaissance avec Jean Paul CAZES qui venait consulter en mairie les compoix de 1542 et 1592. Ces documents précieux reflétant l'image de notre commune à la fin du Moyen Age, sont confiés aujourd'hui aux archives départementales de l'Aude. En ces temps là, notre contrée était ravagée par les guerres de religion et la peste. C'était également l'âge d'or du pastel en pays de cocagne. Il est possible que ces événements aient eu des répercussions sur l'habitat et l'occupation du sol que l'on retrouve dans les compoix.
Jean Paul Cazes a eu la gentillesse de nous donner copie de la partie de sa thèse concernant notre commune (pages 266 à 277). A la lecture de ce document nous retrouvons sa sensibilité d'archéologue et sa passion pour les sites qu'il désire faire revivre. Il donne une large place à un site historique : « Le Fort » ou « Castel Vielh » ancien castrum dont il ne reste que la plate-forme déserte, haut lieu cathare qui ne demande qu'à revivre. Le Village Neuf est organisé autour de l'Abbaye Notre Dame des Anges.
Dans cet ouvrage Jean Paul Cazes traite des sites archéologiques de « l'Escloupié » et des terres Nobles de « La Plagnole » (Planhole). S'il ne parle pas de lieux légendaires comme « Luxaud Haut » ou de résidences de la Renaissance comme « Les Rougès », il fait état de sites non localisés. Il faut dire que sur le territoire de notre commune on trouve des traces d'habitat ancien un peu partout.
Nous remercions Jean Paul Cazes, pour tout ce qu'il nous a appris sur « l'Habitat et l'Occupation des Sols au Moyen Age »
Le Maire
Pierre CRESPY
LES CASSES
Commune, canton de Castelnaudary-Nord
Superficie : 728 hectares
Population : 99 feux en 1693 ; 90 feux, 450 habitants en 1790
Village castral déserté, l'agglomération s'étant déplacée à proximité du monastère des Clarisses. Territoire assez peu étendu entre le bourg castral de Saint Félix et d'autres terroirs castraux.
LE FORT ou CASTEL VIELH, et le VILLAGE
Site castral déserté, et village actuel à environ 700 m à l'ouest
Altitudes : 279 m et 250 m
Toponyme : roman, végétal (Oc. casse = chêne)
Le site
L'ancien emplacement du village des Cassés occupe un éperon naturel en bordure de cuesta, entre Saint-Félix (à 3,200 km au nord) et Saint-Paulet (1,500 km au sud), qui présentent des positions analogues.
Le site domine, en direction de l'est, le début de la vallée du Fresquel, qui forme à cet endroit une dépression large de 4 à 5 km, contournant l'extrémité occidentale de la Montagne Noire, et faisant communiquer le bassin audois avec la plaine de Revel et l'Albigeois.
L'emplacement de la première agglomération est toujours resté dans les mémoires, diverses mentions (Boyer 1935, p. 92 n. 1) et le lieu-dit cadastral en attestent. Il est d'ailleurs porté comme « ancien fort » sur la carte de Cassini.
C'est aujourd'hui un terrain en friche qui occupe le sommet de l'éperon. Les contours de celui-ci ont été entamés, peut être à la suite de son exploitation comme carrière, mais peut être aussi dans un but d'aménagement défensif, et présentent un aplomb rocheux de plusieurs mètres.
Sa position topographique lui confère de fait un aspect défensif évident, que venait compléter à l'ouest, du côté du plateau, un large fossé curviligne barrant l'accès du site. Actuellement comblé et cultivé, l'emplacement du fossé ne se devine plus que par une légère dépression sur le terrain, mais son tracé et ses dimensions ont été révélés par la prospection aérienne (Passelac 1984, fig. 5 p. 8 et Aspect de l'habitat rural, fig. 16). Sa limite extérieure était en partie conservée par le plan du XIXe siècle. L'espace délimité par le fossé et les talus du relief présente une surface de l'ordre de 5000 m2. Malgré l'érosion possible des talus, elle doit être proche de l'extension originelle du site castral.
Actuellement, une large tranchée curviligne recoupe la plate-forme à une trentaine de mètres à l'ouest de l'ancien fossé. Absente du plan du XIXe siècle ( mais peut-être ne marquait-elle pas de limite parcellaire), elle n'apparaît que sur le cadastre moderne, et pourrait être due à l'extraction de matériaux. Cependant on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un second fossé lié au fort villageois d'époque moderne (v. infra).
Par ailleurs, la plate-forme ne présente pas de relief particulier qui permettrait de situer un emplacement fortifié privilégié ... on ne possède, sur le plan matériel, aucun élément sur son occupation ou son organisation interne. Seule une fouille permettrait d'approfondir sa connaissance. Le lieu dit « le fort » et la tradition orale, peut être récente, situent là le château des Cassés. Cette tradition y place aussi le premier village, ou « Les Cassés Vieux » (Sabarthès), dont la destruction et l'abandon auraient été consécutifs au siège mené par les croisés de Simon de Montfort en 1211. En fait, les textes relativisent cette version car, si l'on note un dédoublement probable de la localité dès le XIIIe siècle, le site du fort est toujours occupé à la fin du XVIe siècle. Les compoix du lieu apportent alors d'intéressants éléments sur l'occupation villageoise et son évolution tardive.
Si le château est mentionné dès la fin du XIIe siècle, à l'occasion d'un siège infructueux dont il fit l'objet, et mené par la comtesse de Toulouse, la villa n'est citée nommément qu'en 1244. Néanmoins, il est probable que le castrum correspondait déjà à une agglomération puisqu'il abrita plusieurs dizaines de parfaits cathares en 1211, dont une soixantaine furent brûlés après le siège mené par les croisés (épisode qui constitue d'ailleurs le premier bûcher collectif de la croisade).
Les localisations topographiques relatives à des encours d'hérésie différencient le lieu-dit Castrum vetus, près duquel se trouvent des terres qui relèvent du décimaire de Saint-Sernin (Saint-Sernin de Gatalens à Saint-Paulet, vers le sud-est) et de celui de Saint Pierre de Graissens (sur Saint-Félix, vers le nord-est), du lieu de Cassers Novos, dans le décimaire de Fesc ou Feschos, sur le plateau près du ruisseau du
Marès.
A moins qu'il ne s'agisse d'une fortification de plaine disparue et qui n'aurait pas été repérée sur le terrain, il est probable qu'on puisse déjà identifier ce « château vieux » au site du fort. Ce qualificatif se retrouve d'ailleurs, sous sa forme occitane Castel Vielh, dans les compoix de 1542 et de 1592, où il désigne de façon très claire le fort villageois.
Le compoix de 1542 (dont il manque quelques pages) y situe 38 maisons et un moulin à vent, plus deux « lougades » (parcelles en ruine ou non bâtie). Onze autres maisons ou bordes ainsi qu'un moulin pastelier se trouvent aussi hors du fort. Le fossé (valat), mais aussi un « arrière fossé » (reyre valat) sont déjà mentionnés.
Le compoix de 1592, plus prolixe en détails, permet une approche plus précise de la topographie du site. A ce moment, le bâti est sensiblement le même que cinquante ans auparavant. Le fort est peut-être même plus peuplé, puisqu'on y rencontre alors 45 maisons, certaines étant divisées entre deux propriétaires dans le sens de la hauteur (le « sotoul » et le « de ault »). Les troubles de la fin du XVIe siècle sont sans doute la cause de cette dense occupation. Le fort est entouré de murailles et de fossés, que l'on rencontre à l'ouest (côté Cers), au Midi et à l'Aquilon, trois côtés qui restituent la forme grossièrement triangulaire de la plate-forme. Des maisons s'appuient à la muraille et s'ouvrent vers l'intérieur (sauf une dont l'étage donne sur la courtine) sur des rues parallèles à l'enceinte. Côté ouest, on trouve une place, où l'étage (soulier) d'une maison y forme d'ailleurs un couvert. Cette place est située aux abords de la porte, unique entrée du lieu, dont l'aspect fortifié apparaît avec les termes de Barbacane et de Revelin (tra. : fortification, passage couvert d'une tour). On note aussi un lieu-dit à l'intérieur du fort : al Melou, dont la signification reste obscure. Les maisons extérieures au fort (elles sont alors au nombre de 12, dont trois bordes) forment le barry de cers. Elles sont situées entre le fossé du fort, à l'est, qui est longé par une rue, et le « reyre fossé » qui se trouve à l'ouest. On peut dès lors confronter ces données à l'état actuel du site. Le fossé du fort doit correspondre à la tranchée encore visible sur le terrain, vers l'intérieur de la plate-forme, alors que l'arrière fossé peut être identifié avec la structure comblée révélée par la photographie aérienne. Le barry de cers consistait donc en une rangée de parcelles venant s'inscrire dans la bande de terrain entre les deux fossés curvilignes.
En l'absence de datation archéologique précise, quel devait être l'aspect du site médiéval ? On ne sait rien de ses origines. D'après la vue aérienne, il semble que le fossé occidental soit de dimension plus considérable que celui de l'intérieur. Il nous semble plus probable d'y voir celui du site castral médiéval, alors que le fossé interne pourrait n'être qu'un réaménagement plus tardif lié à la constitution d'un fort villageois réutilisant le site originel.
L'aplomb taillé dans le roc autour du relief, et dans le prolongement de la paroi interne du fossé, pourrait également remonter à cette deuxième phase du site.
Comme pour de nombreuses autres agglomérations, la surface enclose du fort villageois est plus réduite que celle du castrum primitif. Elle représente alors environ 2 900 m2, alors que la plate-forme originelle couvrait on l'a vu 5 000 m2. En outre, on peut se demander, en considérant la topographie et le découpage parcellaire, s'il n'existait pas une enceinte primitive beaucoup plus grande entourant l'ensemble du relief En effet, un chemin contourne la base de l'éperon et remonte se raccorder exactement aux extrémités du grand fossé qui coupe le plateau. On pourrait donc avoir là le tracé fossilisé d'une enceinte proprement villageoise dont la superficie aurait alors approché les 15 000 m2. Une partie de l'agglomération aurait dans ce cas couvert les pentes du relief. Autre élément à prendre en compte pour cette hypothèse : dans les compoix, un certain nombre de parcelles cultivées (3 champs, 2 vignes et un jardin) sont aussi situées au lieu-dit Castel Vielh, mais hors du fort. Elles recouvrent vraisemblablement les pentes de l'éperon qui correspondent donc aussi à ce toponyme.
Quelle a été la nature de l'occupation du site entre le XIIIe et le XVIe siècle ? Nous n'avons pas retrouvé de documents à ce sujet. A-t-il réellement été abandonné puis réoccupé ultérieurement, ou bien l'habitat s'y est-il maintenu en permanence ? Là aussi, l'archéologie pourrait amener des éléments de réponse. En outre, jamais un lieu de culte n'y est mentionné. Le fort existant en 1542, on peut imaginer qu'il remonte sans doute au bas moyen âge, et que ses fonctions défensives ont été réutilisées par la communauté lors des guerres de religions. Par contre, sa désertion a ensuite été totale, sans doute au cours du XVIIe siècle, au profit de l'agglomération située plus à l'ouest et qui constitue le noyau villageois actuel.
Le village
Celui-ci doit correspondre aux « Casses Neuf » mentionnés en 1257.
Les compoix y énumèrent pour le XVIe siècle un nombre assez important de maisons, mais n'utilisent jamais cette appellation. Les parcelles sont regroupées dans deux lieux-dits, le Pech de Francals et le Pech de la Vernède (ou Bernède), où se trouve l'église qui semble assez récente. Le village est en effet réparti entre deux noyaux de part et d'autre du ruisseau du Marès. Le plan cadastral du XIXe siècle ne laisse transparaître aucune trace d'enceinte ou d'organisation particulière du bâti, qui est par ailleurs proche de la clôture du monastère situé au nord-est. On rencontre tout de même une fois dans un compoix l'appellation de « la ville » pour le Pech de Francals, mais le qualificatif usuel pour désigner ces noyaux est celui de barry. Le nouveau village existe peut-être dès le début des années 1240, si l'on se réfère à un témoignage de 1246, relatif à l'année 1244, qui situe un femer à proximité de la
villa...
On peut signaler enfin un texte intéressant de 1245 concernant la déposition auprès des inquisiteurs d'Arnaud de Clarens, habitant des Cassès, et relatif à sa maison, qui n'est malheureusement pas localisée. Il y fait une description assez précise d'un silo à grain (cros), qui se trouve dans la bergerie, et de l'utilisation qui en est faite. C'est l'un des rares témoignages médiévaux que nous ayons sur ces cavités, dont l'archéologie fournit des exemples innombrables, et qui ont parfois été interprétés de la façon la plus saugrenue qui soit (fosses à offrandes pour cultes chtoniens, etc.).
Territoire
Avec un peu plus de 700 hectares, le territoire des Cassés est relativement réduit. Il vient s'intercaler entre plusieurs autres bourgs ou villages castraux (St-Félix, Montmaur,
St-Paulet). On peut le diviser en quatre ensembles qui se succèdent d'ouest en est : une zone de reliefs dans le terrefort, puis le plateau calcaire où prend naissance le ruisseau du Marès, qui coule vers le sud, et sur lequel se trouve le village actuel, ensuite la rupture de cuesta qui supporte le site castral, enfin en contrebas, une pointe de terrain se poursuit dans la plaine où elle se termine contre le cours du Fresquel ; ces divisions pourraient grosso-modo correspondre à l'emprise partielle de plusieurs décimaires antérieurs, qui restent mal connus.
La Plagnolle, a été le siège d'un décimaire cité en 1257 pour des biens à Saint-Félix. Aucun lieu de culte n'a été repéré dans ce secteur où subsiste encore une ferme en limite de commune. Il s'étendait vers le nord-ouest, sur Saint-Félix donc, et sans doute jusqu'à la commune de Vaux (Haute-Garonne), puisque La Plagnolle constitue une terre noble à cheval sur les deux consulats, dénombrée en 1551 par le chapitre de Saint-Félix (Ramière 1932, p. 237-238).
Le plateau, autour du ruisseau du Marès, devait correspondre au décimaire de Fescho ou de Fesc, dont on n'a pas retrouvé d'autres mentions par ailleurs. On doit sans doute rattacher ce nom à l'église Saint-Etienne, dont la dédicace laisse soupçonner une antériorité au site castral (voir Cimetière). Les décimaires de La Plagnole et de Fesc, s'étendant sur les reliefs et le plateau, comportaient vraisemblablement d'importantes surfaces boisées. Le nom même du village en témoigne, et plusieurs bois y sont mentionnés au XIIIe siècle. Néanmoins, la partie méridionale du plateau dans les dépendances des Cassés, dépendait encore en 1760 de la paroisse de Montmaur, héritière de celle, sans doute très ancienne de Saint-Baudelle, dont l'église se trouve non loin de la limite des deux communes. Des terres situées aux Cassés sont effectivement placées dans le décimaire Saint-Baudelle en 1257.
Les mêmes textes sont relativement précis pour qu'on puisse attribuer la partie orientale située dans la plaine aux décimaires de Saint Pierre de Graissens, site ecclésial de la commune de Saint-Félix, et de Saint-Sernin de Gatalens, autre site ecclésial du haut moyen âge à Saint-Paulet, au sud. Ce petit triangle de terre formant un coin dans la plaine matérialise parfaitement la portion de celle-ci contrôlée par le château. De faible étendue, cette partie du terroir, plus riche, était plus anciennement colonisée, comme l'indiquent les noms de ces décimaires (bien qu'on trouve aussi un toponyme en -ens, Corbelenx, dans le décimaire de Fesc), et plus intensément cultivés aussi. Ce caractère agricole est notamment illustré par le site de l'Escloupié.
On a là l'exemple évident de la superposition d'un territoire castral sur les entités ecclésiales antérieures. Sa taille et la forme de son découpage sont sans doute les signes d'une formation relativement tardive.
Du point de vue religieux, la paroisse des Cassés n'était donc pas très importante, bien que l'église de Belesta (à l'ouest dans la Haute-Garonne) lui fut annexée. La cure fut réunie en 1352 au monastère de Notre-Dame des Anges, qui constitue à partir du XIVe siècle le pôle religieux principal de ce terroir.
Seigneurie
Si la seigneurie dont relèvent la plupart des sites castraux secondaires est mal connue, il n'en est pas de même pour les Cassés. Dès la fin du XIIe, on sait que le château appartient aux seigneurs de Saint-Félix, lorsqu'il fait l'objet d'un siège mené par la comtesse de Toulouse. Cet épisode est l'un des rares témoignages de guerres qui ont opposé dans la région certains grands seigneurs à leurs vassaux. En 1226, les Cassés est toujours cité comme dépendance de la châtellenie de Saint-Félix, lorsque le comte de Toulouse la donne au compte de Foix, donation confirmée en 1230.
Lors des conflits liés à la croisade, le château des Cassés est l'un des premiers sites relevant du comte de Toulouse à être attaqués par les croisés. Il est ensuite tour à tour repris par les Toulousains puis de nouveau par les croisés. Le nombre de parfaits cathares qui y étaient réfugiés montre bien la place importante que tenait ce village dans ce phénomène. On peut rappeler qu'il se trouve à courte distance de Saint-Félix, dont il dépend directement, et où s'était tenu quelques décennies auparavant le plus important concile cathare connu. Il est donc au coeur de la zone touchée par l'hérésie.
Ses seigneurs directs, Raymond et Bernard de Roqueville ... sont eux-mêmes condamnés pour hérésie ; toute cette famille avait d'ailleurs pris fait et cause pour le catharisme. L'abondance des témoignages lors des enquêtes inquisitoriales montre aussi qu'une bonne partie de sa population avait suivi leurs seigneurs dans cette voie religieuse. Ces sources nous indiquent en outre d'autres détenteurs de droits seigneuriaux sur le territoire des Cassés, comme R. de Montesquieu, W. de Montmaur et Bertrand de Roqueville, qui avaient accordés en fief des tasques à Pierre Bonfils, condamné en 1246.
Bertrand de Roqueville (ou son fils) réapparaît par la suite, comme scutifer parmi les nobles de la baillie de Saint-Félix en 1271. Cette famille reste intimement liée aux Cassés puisqu'un Bertrand de Roqueville en est toujours le seigneur en 1397. Au début du XIVe siècle (confirmation de 1315), la seigneurie des Cassés fait partie de l'assiette d'une rente accordée au seigneur de l'Isle-Jourdain, Bernard-Jourdain. C'est sans doute par ce biais, et après le mariage en 1317 de Marguerite de l'Isle-Jourdain avec Arnaud Duèse, que la seigneurie des Cassés constitue une dépendance de la vicomté, puis du comté de Caraman. Elle en est détachée en 1519, pour être réunie aux droits qu'y possédait déjà Hugues des Cassés (Ramière 1932, 236). Ce dernier, dont la famille noble remonte vraisemblablement au moyen âge, apparaît d'ailleurs dans le premier compoix.
Communauté, administration
Les consuls, mentionnés dès 1257, sont au nombre de trois en 1271, ce qui place cette communauté au-dessus de celles de Montmaur ou de Saint Paulet, qui n'en comptent que deux. Le nombre des consuls sera ensuite de quatre au XVIIIe s. Les Cassés est rattaché à la baillie de Saint-Félix, jusqu'en 1320, date de la donation par le roi de la seigneurie de Saint-Félix à Pierre Duèse, frère du pape Jean XXII. A partir de ce moment, comme les autres localités de la baillie, les Cassés entra sous la juridiction du juge du Lauragais (Ramière 1939, 604). Le village est imposé pour cinq feux en 1394.
Ce n'est donc pas une communauté de grande importance, mais elle dépasse cependant beaucoup d'autres petites localités. Par contre l'étendue des pouvoirs des consuls ne devait pas être très étendue. L'ensemble de la justice appartenait aux seigneurs du lieu. Au début du XIVe siècle, on y trouvait aussi un péage relevant du leudier de Saint-Félix
LE CIMETIERE et le problème des origines de l'église
Cimetière isolé actuel Altitude : 255 m
Situé à l'écart du village et du site castral, l'origine du cimetière reste inconnue. La prospection au sol n'y a pas révélé d'importante occupation médiévale, ni même à ses abords. Les vestiges d'un mur bien appareillé d'apparence médiévale subsistent dans la partie haute du cimetière, mais il pourrait s'agir seulement des restes d'un enfeu d'époque gothique. Néanmoins, cette nécropole pourrait constituer un noyau ancien de l'occupation du terroir, ou tout au moins s'en trouver à proximité. En effet, le réseau de voies actuel forme un important carrefour immédiatement au nord, ce qui pourrait marquer son antériorité par rapport aux agglomérations.
L'église actuelle du village, bien que d'apparence médiévale, ne possède pas d'élément caractéristique ancien, et il ne semble pas qu'elle ait été entourée d'une nécropole. Mais aucune mention ou tradition d'une église antérieure à celle qui se trouve dans le village n'a été retrouvée, et l'existence d'un lieu de culte antérieur à un autre emplacement reste hypothétique. Pourtant, la paroisse étant dédiée à Saint-Etienne, elle pourrait avoir une origine assez ancienne dans le haut moyen âge, peut être en relation avec le siège épiscopal (le prévôt de Saint-Etienne de Toulouse y possède des droits au XIVe siècle). On doit sans doute l'associer au décimaire de Fesc, ou Fescho, dans lequel un texte de 1257 situe des biens fonciers aux abords du ruisseau du Marès et contre la nouvelle agglomération, et qui devait s'étendre à une bonne partie du plateau, ainsi qu'au cimetière. L'étymologie de ce nom reste à élucider mais il pourrait avoir un rapport avec le fisc du haut moyen âge (outre le nom lui même, la formulation dec. Del Fesc le suggère aussi). Il faut aussi mentionner les lieux-dits d'origine ecclésiastique Lyera Vielha (retrouvé également à Montferrand), al Camp et al Bosc dels Deymes (dîmes). Il se pourrait donc que ces éléments constituent les restes d'une entité territoriale et religieuse antérieure au castrum et à son territoire.
On peut noter enfin que cette commune possède plusieurs stèles discoïdales. L'une comporte sur son disque une croix du Languedoc, deux autres des fleurs de lys. Une des stèles, trilobées, est exceptionnelle car elle représente un personnage aux bras levés, considéré comme un orant, représentation tout à fait rare. Certain ont voulu y voir un témoignage cathare, hypothèse actuellement réfutée.
NOTRE-DAME des ANGES
Ancien monastère, actuellement bâtiments agricoles en limite du village. Altitude : 250 m
L'agglomération actuelle est située contre l'enclos d'un monastère de clarisses dont il reste encore quelques vestiges architecturaux. La fondation de cet établissement remonterait vers 1322 et a été attribué à Jean Dueze, vicomte de Carmaing, et à Marguerite de l'Isle-Joudain, sa femme (Ramière 1932, 237) - il s'agit plutôt d'Arnaud Deuze, ou Duèse (Ramière 1932, 257) -. Plusieurs membres éminents de cette famille (vicomte, cardinal), étroitement apparentée au pape Jean XXII, y ont élu sépulture, les Roqueville également, comme Jean de Roqueville, en 1397. L'établissement a été supprimé à la Révolution et ses bâtiments vendus. Le tracé de l'église et celui de l'enclos du couvent se lisent très bien sur le plan cadastral du XIXe siècle. Par la suite, la nef de cette dernière a été démolie, et il ne reste aujourd'hui qu'une partie des murs de l'abside et d'une chapelle nord, datables du milieu de XIVe siècle (Hyvert, dossier M. H. 1947). La clé de voûte de la chapelle était sculptée aux armes des Caraman. ...elle s'est écroulée en 1968 (Allègre 1970, 79).
Quelques années après sa fondation, Jean XXII autorisa la substitution de la règle de Sainte-Claire à celle de Saint-Benoît. La liste des églises du diocèse de Saint-Papoul établie au XVe siècle rappelle en effet l'antériorité d'un monastère de l'ordre de Saint-Benoît. La formulation « oli ibi erat monasterium monialium ordinis Sancti Benedicti », le fait que l'on ne possède pas d'acte de fondation, mais seulement des amortissements de dotations, et la rapidité du changement de règle pourraient, à notre
sens, laisser planer un doute sur la véritable nature de la fondation du XIVe siècle. Correspond-elle à une création ex-nihilo ou est-ce le rétablissement d'un établissement plus ancien ? Aucun document ne permet cependant d'étayer cette seconde hypothèse. Celle-ci soulèverait en fait la question du rapport entre le village des Cassés Neuf et le monastère : celui-ci a-t-il été créé contre l'agglomération, ou bien l'habitat aurait-il été déplacé au XIIIe siècle depuis le site castral « infecté » par le catharisme, vers un établissement religieux antérieur, dont la modestie n'a pas permis qu'il soit mentionné par les sources contemporaines conservées ? Ici aussi, une approche archéologique pourrait éventuellement fournir des éléments de réponse.
LA PLAGNOLE
Ancien décimaire, ferme actuelle, site médiéval non reconnu.
Un seul texte en 1257 nous fournit une mention du décimaire de la Pagnole (de Planhola), relatif à des biens situés à Saint-Félix. Le nom est porté par un noble de la baillie de Saint-Félix en 1271. C'est encore celui d'une ferme, effectivement en bordure de la limite communale avec Saint-Félix. En outre, ce domaine était constitué de terres nobles, qui ont été dénombrées par le chapitre de Saint-Félix en 1551. Il s'étendait vers l'ouest jusqu'au consulat du Vaux. Tous ces éléments nous semblent concorder pour y avoir un ancien décimaire qui s'est retrouvé, comme de nombreux autres, à cheval sur plusieurs territoires castraux. Malheureusement, nous n'avons aucune précision de dédicace, ni même sur l'existence d'une église rurale dans ce secteur, où l'enquête de terrain n'a cependant pas été menée de façon poussée.
L'ESCLOUPIE
Etablissement agricole de plaine, bas moyen âge
Altitude : 200 m
Parcelle cultivée à proximité d'une ferme qui lui donne son nom actuel.
La prospection aérienne a révélé les traces d'un établissement isolé dans la plaine (Passelac 1984). Une série de petits fossés délimite plusieurs enclos rectangulaires. Plusieurs d'entre eux renferment des groupes de fosses circulaires, que l'on peut interpréter comme des silos à grains. Les vérifications au sol y ont livré des céramiques et des tuiles médiévales. Les tuiles indiquent une occupation assez tardive, mais les céramiques ne semblent pas aller au-delà du début du XIVe siècle. Il semble donc que l'on soit en présence d'un habitat rural à vocation agricole occupé aux environs du XIIIe siècle. Le toponyme est celui du cadastre, et, bien qu'il soit attesté au XVIe siècle, il n'a pas forcément un lien direct avec le site.
conclusion
Les Cassés peut être considéré comme un village castral dont la formation a du intervenir dans le courant du XIIe siècle, sans doute même assez tardivement si l'on considère la faible étendue de son territoire. Le site étant déserté et inoccupé, il se prêterait tout à fait à une étude archéologique qui pourrait lever un certain nombre d'incertitudes sur son histoire, notamment ses origines, son organisation interne, la confirmation de l'existence d'une enceinte villageoise ou d'un habitat médiéval sur ses pentes et les périodes d'abandon.
Le déplacement du village, seul cas clairement attesté pour le XIIIe siècle, a peut-être un lien avec la lutte contre le catharisme, dans la mesure où, des seigneurs aux habitants, l'hérésie semblait solidement implantée sur ce site. L'abandon du site castral, s'il a réellement été effectif, et la création d'un nouveau noyau villageois, s'inscrivent dans ce contexte, et rejoignent en partie la tradition locale qui, comme partout ailleurs, focalise ce processus sur un événement particulier, en l'occurrence le siège et le bûcher de 1211. Son abandon définitif doit intervenir dans le courant du XVIIe siècle, après la fin des troubles politiques et des menaces militaires.
Sources
Cadastre XIXe s. (AD11, WP6855 074)
Compoix : 1542 (AC, 1G1) ; 1592 (AC, 1G2)
Bibliographie
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- Michel Passelac, Nouvelles découvertes.:., fig. 21 p. 13.
NOTULES
Les Casses
Égl. paroiss. dédiée à saint Etienne, sénéchaussée de Lauragais. Anc. monastère de Clarisses Urbanistes, sous le vocable de N.-D. des Anges, qui remplaça un monastère de Bénédictins, doté en 1333 par Arnaut d'Euse, Vicomte de Caramain, et Marguerite de l'Isle sa femme. Par bulle de Clément VI (1352), la cure des Cassés fut unie au monastère (Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l Aude, Paris 1912, p. 73).
- (?). 1138. Donation à l'abbé de Saint-Sernin de dîmes à Saint-Martin de Cirzas. ... homines del Casser (Cart. St.-Sernin, p. 353).
- 1197. Jeanne, femme du comte de Toulouse et sœur de Richard Coeur de Lion, "ne pouvait souffrir les atteintes aux droits de son mari, que beaucoup de nobles et de grands offensaient, elle assiégea et attaqua contre les seigneurs de Saint-Félix leur château des Cassés (castrum eorum quod dicitur Casser). Mais cela lui fut de peu d'utilité, car quelques-uns qui étaient avec elle procuraient aux assiégés des armes et le nécessaire, par traîtrise et en cachette. Elle quitta donc avec rancœur le siège, ayant à peine la faculté de quitter le camp avant que les flammes de l'incendie allumé par les traîtres ne menacent sa sortie (Guillaume de Puylaurens, 39-41).
- 1205-1245. Ramundus de Rocavila, miles, domini de Cassers, testis muratus... Bernardum de Rocavila, militem, fratrem ipse testis (B.M. Toulouse, Ms 609, f°216).
- 1211. Croisade. "Notre comte se dirigea veRs les Cassés, château qui appartenait en propre au comte de Toulouse. ... il en fit le siège : les hommes du comte de Toulouse, jugeant qu'ils ne pourraient prolonger la résistance malgré la force du château, capitulèrent... les croisés saisirent soixante hérétiques environ, les brûlèrent avec une très grande joie" (Histoire albigeoise, p. 96-97). Les défections (au profit du comte de Toulouse) dans le diocèse de Toulouse avant et pendant le siège de Castelnaudary furent Puylaurens, Les Cassés, Saint-Félix, Montferrand, Avignonet, Saint-Michel, Cuq et même Saverdun (p. 114). Voici la liste des localités reconquises en trois semaine par le comte (de Montfort) : Cuq, Montmaur, Saint-Félix, les Cassés, Montferrand, Avignonet, SaintMichel et beaucoup d'autres (p. 123).
"L'armée de Dieu gagna le château des Cassés, lui donna l'assaut et le prit. Ils brûlèrent environ soixante parfaits qu'ils y trouvèrent" (Guillaume de Puylaurens, 73).
- 1226. Dépendance de la châtellenie de Saint-Félix : Casse (Doat 169 f°261, HGL8, col. 832).
- 1235. Arrestation, après dénonciation, de 7 parfaits cathares (d'autres s'échappèrent) par l'abbé de Saint-Sernin de Toulouse, dans le château des Cassés (castrum quod dicebatur Cassers) (Chronique de G. pelhisson, éd. Duvernoy 1994, p. 66).
- 1240-1245. In nemore de la Guizola prope los Cassers (B.M. Toulouse, Ms 609, f°223).
- 1242-1245. R. de Rochovilla et Bernardus fratres, milites, domini dels Cassers (B.M.
Toulouse, Ms 609, f°223).
- 1242-1245. Arnaldus de Clarenx... dixit quod bladum quod heretici habent in domo ipse testis est in quodam crosio quod est in domo ubi manent oves et illud crosium est sub cardine illius hostii unde exeunt oves (B.M. Toulouse, Ms 609, f°223b). Item vidit alia vice ppd. Ramundum de Mirapisce et P. Ramundi de Mairavilla socius suus hereticus et vidit ipse cum eis dictus Ar. virum suum et tunc dicti h. extraxerunt dictum bladum quo miserat in quodam crosio domus ipse testis et dum d. h. paraverunt iterum dictum crosium ipse testis purgavit d. bladum in area propria et in continenti redierunt illud bladum in dicto crosio et tunc ipse testis ad d. h. sed non recolit si tunc vir suus ad. et... (ibid. f°224-224b).
- 1244-1246. ...apud Cassers extra villam iuxta quodam ferrier... quodam nemus iuxta Cassers... intravit villam de Casser (B.M. Toulouse, Ms 609, f'173). - 1245-46. Inquisition, nombre d'interrogatoires : 17 (B.M. Toulouse, ms 609).
- 1246. Inquisition, condamnation à la prison perpétuelle de Bernardus de Rocovilla de Cassio (Douais 1900, p. 21-22), de Petrus Bofilh dont le frère était diacre de Saint-Félix (ibid. p. 25 et n. 2). Condamnation et confiscation des biens de Bernardus de Rocovilla, militis, domini dels Cassers (ibid. p. 37).
- 1257. Liste d'encours d'hérésie. De Cassio... in decimario de Fescho et terminatur ab altano in Ponte Petrino, ad Pontem de Maress... in altano in rivo de Maress, in rivo de Petra Loubeira... tenebat Petrus Bonus Filius in dec. de Fescho taschas ad feudum a dominis R° de Monte Esquivo et W° de Monte Mauro et Bertrando de Rocovilla... terra et pratum iuxta castrum vetus in decimario Sancti Saturnini, a circio in dicto castro... iuxta Castrum Vetus in eodem decimario (Sci Petri de Garissenx)... iuxta Cassers Novos in decimario de Fesc... ad Pontem Peiris, ad Corbelenx in decimario del Fesc. Hoc Supradictam omnia estimavent consules predicti loci ad LXX sol. tol. de redditibus (A.N.
J324b, n°37).
- 1271. Consules de Cassers (3), bailie de Saint-Félix (Saisimentum 216). Bertrandus de Roquevilla, scutifer, noble de la bailie de Saint-Félix (ibid. 94). - 1293-94. Accompte de Guillaume de Lordat et Saurimonde, sa femme, 65 £ t. de summa 400 £ t., pro emptionne quarumdam terrarum, honorum et reddituum, qui fuerunt Petri Bonifilii de Casseris, pro heresi condempnati, et tenetur a diversis dominis... (Comptes Royaux, n°9659).
- 1296. Diocèse de Pamiers. ...usque ad parrochiam dels Cassers... ipsis parrochiis et ecclesiis dels Cassers et de... remanentibus integre de dyocesi Tholosana... Et ab eodem decimario sancti Pauleti, sicut dividitur cum decimario dels Cassers, iuxta dictum rivum (de Maresio), ascendendo per dictum decimarium Sancti Pauleti recte usque ad
decimarium de Pomareta...(Vidal, 121).
- XIIIe-1387. Archiprêtré du Lauragais, droits synodaux au prévôt de Toulouse Capellanus de Casseriis II sol. et pro Bello stari seu de Trebonseto III sol. (Douais 1896, 206).
- 1315. Vidimus et confirmation des lettres du sénéchal Jean [de Monquenchy] notifiant que l'assiette de la rente de 259 £ 12 s. de petit tour. due à Bernard-Jourdain, seigneur de l'Isle-Jourdain, maintenant chevalier a été opérée sur les lieux de Garguatez, Le Vaux, Saint-Paulet, Les Cassés et Airoux, avec leur haute et basse justice dans la sénéchaussée de Toulouse... Ont été réservés au roi, outre l'hommage, la souveraineté et le ressort : les péages ou leudes perçus au Vaux et aux Casses à cause du Leudier de S aint-Félix-Laurag ais (A.N. JJ52, f°16-18, n°34 ; R.T.C. 2, n°84) v. Airoux. En 1344, le comte Bertrand de l'Isle-Jourdain, ayant reçu en don du Roi, 500 livres de rentes, abandonne 130 livres de rente à Marguerite de l'Isle, vicomtesse de Caraman, sa soeur, pour le prix de 2500 livres de petits tournois (AD11, H422).
- 1318. Délimitation du diocèse de Saint-Papoul. ...Cassers (Pouillés, p. 832).
-1352. Bulle du pape Clément VI, portant union de la cure des Cassés, au monastère de N.D. des Anges (A.D.11, H423).
- 1379. Compte de procuration. Capellanus de Casseriis (Pouillés, p. 834).
- 1387. Droits du prévôt de Toulouse. In loco de Casseriis dictus dominus prepositus habet medietatem omnium reddituum bladorum, vinorum et carnalagiorum pro indiviso cum rectore dicti loci. In loco de Bellostario... (idem) pro indiviso cum rectore de Casseriis. XVIIIe Bellesta annexe de les Cassés ; id est de trois parts les deux, et le curé le tiers (Douais 1896, 249).
- 1394. Liste de feux du diocèse : Les Cassés 5 feux (Hyvert 1945).
- 1397. Bertrand de Roqueville, seigneur des Cassés (A.D.11, H424) v. N.D. des Anges.
- 1398. Subside d'host pour feu des consuls... Des Cassés, 5 1. (Hyvert 1945). - 1456. Beneficium de Casseriis (Douais 1896, 211).
- XVe s. De titulis ecclesiarum. Item ad honorem beati Stephani sunt parrochiales ecclesie de Cassere... (Pouillés, p. 844).
- 1542. Compoix (A.C. 1G1). Noble Hug des Casses... (f°74-77). Noble Johan de Paytes consenhor des Casses (f°73 : senhor de Sanct Paulet)... al Castel Vielh ung moli de vent (f°72). Al Castel Vielh, ou Dins le fort sive al Castel Vielh (f°11). Defora le fort ung moli pastelier, confonte d'auta la carriera, cers an le Reyre Valat (f°29). Defora le fort ung hostal... confronte cers an le comunal (f°32). Al fort et defora aquel ung hostal, confronte d'auta la carrière cers an le valat (f°44).
En tout : dins le fort sive al Castel Vielh : 33 hostals, 5 maisos, 2 logadas, 1 moli de vent. Defora le fort : 7 hostals, 4 bordas, 1 moli pastelier.
Lieu-dit : a Lyera Vielha (f°16). Al camp dels Deymyes (f°80), al bosc dels deymyes (f°81). A Castilhio, borde (f°44).
- 1592. Compoix (A.C. 1G2). Noble Phelipe des Casses seigneur du lieu des Casses (f°228). Une maison en soulhier assize dans le lieu et fort des Casses sive Castel Vielh, confronte d'auta la place et rue jugnant l'entrée dudit lieu, cers la meurailhe et fossé dudit lieu aquilon la Barbecanne (f°1). Dans le fort ung de ault de maison sortant sur la cortine de dessus le sotoul confronte midy la murailhe et fosse dud. lieu (f°32). Une maison en soulhier partie dicelle faisant couvert de sus carriere ou place avec ung pillier assize dans le fort sive C.V. et pres la porte dud. lieu, confronte daulta la rue ou place, cers la murailhe dud. lieu (f°41). Dans ledict lieu et fort et al Melou (f°1, 89...), al Mellou (186), al Bellou (f'164).
Al barry del fort et du cousté de cers yceluy fort une borde et fournial, confronte daulta la rue jugnant led. fossé dud. fort, cers le Reyre fossé... aquilon le planet du Revellin (f°1). ...maison al barry de cers le fort sive Castel Vielh, confronte dauta la rue jugnant le fosse dud. fort, de cers le Reyre fossé dud. fort (P12). En tout : 45 maisons dans le fort (6 maisons confrontent de cers la muraille, dont 3 la place à l'autan, 4 confrontent la muraille au nord, 4 autres la confrontent au midi), 9 maisons et 3 bordes dans le barry de cers, entre fossé et reyre fossé. A la ville sive al pech de Francolo (f°10). Al barris sive al Pech de Francolo (f°33). Al pech de la Bernede sive al barry une borde (f'17). Al barry des Casses sive al Pech de la Bernede, du dernier Lesglize et du cousté d'aquilon ycelle, une borde en peseilh (f°87).
- 1645. Visite épiscopale. Chapelle de Saint Blaize. Chapelle de Saint Eloy... attendu que lad. chappelle n'a point aulcun revenu... ordonne qu'elle soit remise en sacristie (Baichère 1910, 157).
- 1760. La paroisse de Montmaur renferme tout le consulat de Montmaur, et une partie des terres et consulats de Monferran, de St Paulet, des Casses et de Bies (B.N., ms, coll. de Languedoc, Bénédictins, n°21, f°27 à 32).
Notre-Dame des Anges
- 1330-1394. 1330, Vidimus par le roi Charles VI, de lettres patentes du roi Philippe VI, amortissant les biens de fondation du monastère de N.-D. des Anges, ou des Cassés. Fondateurs, Arnaud d'Euse, chevalier, et Marguerite de l'Isle-Jourdain, vicomte et vicomtesse de Caraman. 1335, Philippe VI mentionne la fondation de l'Abbaye des Cassés (Cassiers). 1365, Minorètes des Casses. Amortissements. Biens amortis aux Cassés, deux arpents un quartier de terre, à la mesure de Toulouse, sur l'emplacement desquels le monastère est construit, avec église et cimetière, valant 112 écus d'or et demi, soit en 1394, 130 livres tournois, en comptant 40 s. t. le carton de froment. Quatre cartons et un setier d'orge, 12 sommées et demi de vin à la charge de consuls, pour l'albergue, etc. Autres biens et revenus sis à Montmaur, St-Paulet, Soupex, etc. (A.D.11, H421).
- 1344
- 1343-1346. Reconnaissances pour les biens, cens et redevances sis à Montmaur rendues à la vicomtesse de Caraman. Fondatrice de N.D. des Anges, elle avait donné ces redevances au monastère. Ces rentes consistaient principalement en froment (A.D.11, H430).
-- 1356. Statuts de l'abbaye (A.D.11, H423). Publ. Mouynès.
- 1397. Testament de Jean de Roqueville, établissant la sépulture de ce dameoiseau dans l'église des Clarisses de N.D. des Anges... Il nomme Bertrand de Roqueville, seigneur des Cassés, tuteur de son fils Germain... (A.D.1 1, H424).
- 1478. Procès entre les Clarisses des Cassès et les consuls de Saint-Paulet. Il s'agissait d'un droit de sept livres de forte monnaie, pour l'albergue que les religieuses réclamaient aux consuls, sur les lieux de Montaigut, St. Paulet, etc. (A.D.11, H427).
- XVe s. De titulis ecclesiarum. Item monasterium de Cassere ubi est ecclesia conventualis sororum Minorissarum sancte Clare, intitulata ad honorem Sancte Marie de Angelis. Olim ibi erat monasterium monialium ordinis Sancti Benedicti. Deficientibus Minorissis, reddire habet subjectum episcopo Sancti Papuli. Ibi est sepulcrum bone memorie domini Cardinalis de Caramannio et domus vicecomitalis de Caramanio
(Pouillés, p. 842).
- 1658. Procédures contre la communauté des habitants des Cassés, pour les droits et une rente de 17 setiers de blé (A.D.11, H428).
La Plagnole
- 1257. Liste d'encours d'hérésie. A saint Félix, in decimario de Planhola (A.N. J324b, n°37)
- 1271. Petrus de Planhola domicellus, noble de la bailie de Saint-Félix (Saisimentum, 94 et 213).
LES CASSES
Liste des lieux-dits de la commune
Les Cassas, 1211 (H.L.8 chr. 1, col. 74).
Villa Casse, 1226 (Doat, 169 7 f. 261).
Cassers Novos, 1257 (A.N. J324b, n°37).
Cassers, 1271 (Saisimentum, p. 216).
Parrochia dels Cassers, 1296 (Vidal, p. 23).
Ecclesia de Casseriis, 1317 (Gall. Christ., XIII, Instr., col. 254).
De Casseribus, 1340 (ibid.).
De Casseriis, 1397 (ibid. H 424).
Ecclesia de Casse, XVe s. (ibid. p. 48).
Escassés. 1494 (ibid., G 90, f. 31).
Lescasses, 1781 (c. dioc. S.-Pap.).
Signalons la mauvaise graphie : locus de Caesseriis, 1318 (Ordonn. VI, 329)
Bas Rougés. Id. (cad. A2)
Bois Gibel, Id. (cad. B1)
Borde-Basse, v. Métairie Basse
Brunel (En), f.
Carboulens, Id. ad Corbelenx, 1257 (AN J324b, n°37). Carbolenx, 1542 (comp. f'13), Carboulenc, Carbolens, 1592 (comp. f°5, 34)
Cassés Vieux, loc. disp. à l'E. des Cassés, et qui a du précéder le village actuel, 1330 (AD 11, H421)
Castel Vielh, v. le Fort
Castillou (à), ld. (cad. A2), bat. (IGN) N cad. Borde à Castilhio, 1542 (comp. f°44)
Causse, (Le), Id. (cad. B1), A1 Causser, 1394 (AD 11, H 421), (f. le Causse cne SPL?)
Chateau (Le), écart (cad. B2), (c. Cass.)
Cimetière (au), cim. et Id. (cad. A2)
Corbelens, Id. a Corbelenx, 1257 (A.N. J324b, n°37)
Davys (en), Id. (cad. B1)
Escloupié (L), f. (cad. B2), (c. Cass.)
Ferrière (La), bât. (IGN). ...extra villam iuxta quodam ferrier, 1244 (B. M. Toulouse, Ms609, f'173)
µFesc, Fescho, anc. décimaire, i n decimario de Fescho... iuxta Cassers Novos in dec. de Fesc, del Fesc, 1257 (A.N. J324b, n°37)
Fontaine du Moulin, Id. (cad. B2)
Fontfourtou, f (cad. A3). anc. propr. des Clarisses. Fontfourtou, 1781 (c. dioc. S.-Pap.)
Fort (Le), loc. ruinée, Id. (cad. B2). Castum vetus, 1257 (A.N. J324b, n°37). Le Fort sive al Castel Vielh, 1542 (comp. f°11). Ancien Fort, 1781 (c. dioc. S.Pap.), v. Cassés Vieux Gibert, Moulin
Grange (La), f., anc. propr. des Clarisses, Méterie La Grange, 1791 (AD 11, Q, Castelnaudary, n° 114)
Janisquet, f. (cad. B1)
Luxaud-Haut, f. (cad. A2), Ludchau, 1771 (c. des Rigoles), Luxaut (c. Cass.)
Luxaud-Bas, f. (cad. A3), La Métairie Neuve (c. Cass.)
Manantès, f. (cad. B2), Manante, 1771 (c. des Rigoles), (c. Cass.) Marès, ruiss. In rivo de Maress, 1257 (A.N. J324b, n°37)
Maride, Enmaride, f. (cad. A2). Marido, 1781 (c. dioc. S.-Pap.)
Métairie-Basse (La), f. (cad. B2), Borde Basse, 1771 (c. des Rigoles). La Borio Basse, 1781 (c. dioc. S.-Pap.)
Montplaisir, cf. Le Plaisir
Moulin-Gibert (Le), Moulin à vent (cad. A3)
Moulin neuf Sanelou, moulin (cad. B2)
Moulins (Les), f., m.ins à vent (cad. B2). Moulins de Lescasses, 1781 (c. dioc. S.-Pap.)
Mousquettes (Les), Mousqueté, ham. (cad. A3), dont une partie appartient, depuis 1851, à la commune de Belesta (31). Mousquet (c. Cass.)
Notre-Dame-des-Anges, ancien monastère de Clarisses, Conventus Beata Maria Angelorum de Casseriis, 1333 (AD 11, H 421). Monasterium de Cassere, XVe s. (ibid., G. 233, p. 45). El vénérable monestié de Nostra Dama dels Angels dels Cassés, 1527 (ibid., H 426). 1758 (AD 11, B 2442)
Plagnole- (La), f. (cad. A2), In decimario de Planhole, 1257 (A.N. J324b, n°37). Ad Planum, 1394 (AD 11, H 421). La Planiolle, 1781 (c. dioc. S.Pap.). (c. Cass.)
Plaisir (le), f. (cad. A3), Montplaisir, ruines (IGN)
Pousaque (La), f.(cad. B2) Reynes (En), f. (cad. B I)
Rivals (les), f. (N cad.)
Rivière (La), f. (cad. Bl), anc. propr. des Clarisses. Ad Rivalieram, 1394 (AD 11, H 421). (c. Cass.). ruines (IGN)
Rougès (Les). ham. (cad. Bl. nom de la section). Rousès. 1781 (c.dioc. S.-Pap.) Rouyre (au), Id. (cad. B1)
Ruisseau de la Fontaine du Moulin, ruis. (cad. B2)
Ruisseau de la Pousaque, ruiss. (cad. B2)
Sauzel (le) Id. (cad. A2)
Serre (la), f. (cad. A3). 1771 (c. des Rigoles). (c. Cass.)
Silobre, f. Sidobre (cad. B2)
Tourech, En Tourch, f. (cad. A3), Entourech, 1771 (c. des Rigoles). En Tburch (cad. A3)
Vallégue, f.
Vergues (En), Id. (cad. A2)
Vinagre, f. disp. (cad. A3). Enmagre, 1781 (c. dioc. S.-Pap.)
Les Casses
Lieux-dits du compoix de 1542 (A.C. 1G1)
84 folios + table, manquent quelques pages
Avelanyes (al Bosc dels), Id. 1542 (comp. f°60)
Barta en Faure (la), Id 1542 (comp. f°23)
Barta en Marc (la), Id. 1542 (comp. f°7)
Bartas (las), Id. 1542 (comp. f°3)
Boffilhs (als), Id. 1542 (comp. f°25)
Borio Bassa (la), Id. 1542 (comp. f°60) Bosc Blanc (a), Id. 1542 (comp. f°79)
Bosc Bofilh (a), Id. 1542 (comp. f°33)
Bosc de la Galina (al), Id. 1542 (comp. f°65)
Bosc des Casses (al), Id. 1542 (comp. f°75)
Bosc Duran (a), Id. 1542 (comp. f°61)
Bosc Gibel (a), Id. 1542 (comp. f°8)
Bosc Rougies (a), Id. 1542 (comp. f°2)
Camp de la Vila (al), Id. 1542 (comp. f2)
Camp den Bouba (al), Id. 1542 (comp. f°59)
Camp Gran (al), Id. 1542 (comp. f°64)
Camp Pernos (a), Id. 1542 (comp. f°20)
Canals (las), Id. 1542 (comp. f°1)
Carbolenx (a), Id. 1542 (comp. f°13)
Carriera Bassa (la), Id. 1542 (comp. f°2)
Casal Got, Guot (a), Id. 1542 (comp. f°28, 68
Castel Vielh (al), Id. 1542 (comp. f°1)
Castilhio, Castilho (a), Id. 1542 (comp. f°44 57)
Causse (al), Id. 1542 (comp. f°7)
Cementeri (al), Id. 1542 (comp. f°30)
Colel (al), Id. 1542 (comp. f°29)
Colombie (al), Id. 1542 (comp. f°22)
Comba del Cementery (la), Id. 1542 (comp. f°30)
Comba en Guasalha (a), ld; 1542 (comp. f°7
Combels (als), Id. 1542 (comp. f°31)
Costas (las), Id. 1542 (comp. f°2)
Deymes (al camp dels et al bosc dels), Id. 1542 (comp. f°80-81)
Faneda (la), Id. 1542 (comp. f°1)
Fontamarti (a), Id. 1542 (comp. f°65)
Font Pesolhosa (a), Id. 1542 (comp. f°64)
Gibels (als), Id. 1542 (comp. f°8)
Granas (las), Id. 1542 (comp. f°26)
Granolyera, Granolieyra (la), Id. 1542 (comp. f°2, 78)
Grava (la), Id. 1542 (comp. f°76)
Lanbotie (a), Id. 1542 (comp. f°33)
Lan Maselie (a), Id. 1542 (comp. f°77)
Lan Mercie (a, campmas de), 1542 (comp. f°7, 10)
Lan Pel (a), Id. 1542 (comp. f°77)
Lan Pincart (a), Id. 1542 (comp. f°78)
Lyera Vielha (a), Id. 1542 (comp. f°16)
Lysarn Gayraud (a), Id. 1542 (comp. f°2)
Malvesi (a), Id. 1542 (comp. f°68) Mares (a), Id. 1542 (comp. f°1)
Molet (al), Id. 1542 (comp. f°33)
Molinassas (las), Id. 1542 (comp. f°48)
Molis (als), Id. 1542 (comp. f°76)
Monestie (dessus le), Id. 1542 (comp. f°78)
Nyvola (al), Id. 1542 (comp. f°9)
Pas de las Molas (al), Id. 1542 (comp. f°60)
Pech (al), Id. 1542 (comp. f°29)
Pech de Francals (al), Id. 1542 (comp. f°1)